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rent la possibilité, en remontant le cours de la rivière, d’arriver à la découverte du dépôt qui fournissait les échantillons recueillis sur le bord de la mer.

Quelque riche que soit cette mine de houille, elle ne fera probablement jamais la fortune de la colonie, en raison des difficultés de son exploitation. D’abord le combustible est recouvert d’une couche très-épaisse de terrain meuble, et on m’a dit qu’en pareille circonstance la besogne à faire n’était ni peu considérable ni peu dispendieuse. En second lieu, le transport du combustible à la mer ne pourrait s’opérer sans de grandes difficultés et de grands frais, parce que la rivière Sandy n’est autre chose qu’un torrent incapable de porter des radeaux, soit par le manque d’eau dans les beaux temps, soit par son impétuosité que rendent plus dangereuse ses mille sinuosités, dans les grandes pluies et à la fonte des neiges. Ces conditions sont d’autant plus regrettables que le charbon paraît être de bonne qualité.

Terre de Feu. — Le mont Sarmiento vu du cap Froward. — Dessin de E. de Bérard d’après King et Fitzroy.

Je ne saurais dire au juste à quelle distance de la ville et du rivage est située la mine en question ; je sais seulement qu’il faut quelque chose comme trois à quatre heures pour s’y rendre, ce qui suppose une assez bonne distance.

Notre retour à la ville s’effectua sans mésaventure à la faveur des derniers rayons du soleil. Les splendeurs du couchant, la pureté de l’azur céleste dans les beaux jours des régions australes n’ont pas d’égales dans nos climats plus favorisés sous d’autres rapports. À cette