cés, on peut inspecter tout cet arrangement intérieur dans tous les salons havanais, étudier la toilette des dames, et savoir qui elles reçoivent.
On se lève de bonne heure pour jouir des meilleures heures de la journée. On m’avait appris qu’il y a des bains creusés dans le roc, près de la Punta. Je pars pour m’y rendre à six heures, et me promène sous les arbres vers le Presidio : Quel est ce son retentissant ? Est-ce la cavalerie qui marcherait à pied, les sabres traînants ? Non ; c’est une foule de malheureux qui se forment en ligne devant le Presidio. Ce sont des forçats ! chacun a une bande de fer rivée autour de la cheville, une autre autour de la ceinture, et une chaîne s’attache par les deux bouts à ces deux bandes. Ils ont ainsi le libre usage de leurs bras et même de tout le corps, la chaîne est seulement un poids et une marque dont ils ne peuvent se débarrasser. On la garde nuit et jour, en travaillant, en mangeant, en dormant. Dans certains cas, deux condamnés sont enchaînés ensemble.
J’arrive aux Baños de Mar. Ce sont des compartiments dont chacun a environ douze pieds carrés et six ou huit pieds de profondeur, et coupés dans la falaise avec des escaliers de pierre ; chaque compartiment a deux ouvertures par où les flots entrent et sortent librement. Cet arrangement est nécessaire, parce que les requins sont si abondants, que le bain en pleine mer est fort périlleux. La beauté du rocher, le va-et-vient de l’eau donnent beaucoup d’agrément à ces bains, et l’eau, qui est celle du Gulf-Stream, a une température de 72° Fahrenheit. Les bains sont voûtés au sommet et fermés en partie du côté de la terre, mais ouverts du côte de la mer, pour laisser la vue libre : et pendant qu’on se baigne, on voit