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à mentionner quel sentiment amer tous les Shans tributaires nourrissent contre les Birmans, et à signaler les éloges exagérés qu’ils donnent à la justice, à la modération et à la bonne foi des Chinois.

Ne pourrait-on pas appliquer à cette double appréciation la moralité d’un apologue bien connu :

Notre ennemi, c’est notre maître.


Les femmes chez les Birmans et chez les Karens.

Une des plus brillantes pages de l’histoire des missions modernes est celle qui raconte leurs succès chez les Karens du pays birman. Plus de cent mille membres de ces tribus éparses ont, depuis une trentaine d’années, été amenés à la connaissance de l’Évangile, et actuellement on compte dans leurs rangs environ vingt mille communiants, dont la foi naïve et simple, mais inébranlable, fait l’admiration des voyageurs chrétiens qui ont pu parcourir le pays. Ces faits sont connus, grâce surtout à une dame des États-Unis, à qui ses travaux missionnaires parmi les Karens de la Birmanie ont acquis une juste célébrité.

« Environ trente-cinq mille femmes karennes, dit Mme Mason, ont, nous en avons la douce espérance, renoncé à leurs superstitions pour embrasser la doctrine du Christ ; mais parmi les Birmans on en trouverait tout au plus un millier qui aient subi l’influence de l’Évangile, et cependant la longue expérience que j’ai des mœurs du pays me donne la conviction que le pays birman ne pourra efficacement être entraîné dans les voies de la conversion que lorsque les femmes y seront entrées.

« Ici, la femme ne ressemble en rien à ces créatures