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Kabara. — Visites importunes. — Dangereux passage. — Tinboctoue, Tomboctou ou Tembouctou. — El Bakay. — Menaces. — Le camp du cheik. — Irritation croissante. — Sus au chrétien ! — Les Foullanes veulent assiéger la ville. — Départ. — Un preux chez les Touaregs. — Zone rocheuse. — Lenteurs désespérantes. — Gogo. — Gando. — Kano. — Retour.

À peine le soleil commence-t-il à paraître, qu’ayant traversé le Niger, nous nous trouvons en face de Tasakal, petit village mentionné à Caillé. Excepté quelques bateaux pêcheurs, tout est désert autour de nous. L’eau se divise, nous prenons l’embranchement sur lequel est situé Koromé, tandis que le fleuve s’éloigne vers l’est, de l’autre côté des îles Day, qui nous séparent de lui. Le canal se divise à son tour, la branche que nous suivons n’est plus qu’un ruisseau, traversant une prairie ; mais elle se rélargit peu à peu, forme un bassin d’une régularité parfaite, et après huit mois et demi d’efforts nous sommes à Kabara, qui sert de havre à Tembouctou. La maison que j’occupe au sommet de la côte, où la ville est située, comprend deux grandes salles, une quantité de pièces plus petites, et un premier étage ; la cour intérieure, avec son assortiment de moutons, de canards, de pigeons, de volailles de toute sorte, rappelle le temps ou les Foullanes n’avaient pas encore exploité le pays.

« Dès que le jour vient à paraître je me hâte de quitter ma chambre où l’on étouffe. À peine rentré de la promenade, je reçois un chef touareg qui réclame un présent ; je refuse, il insiste, et me répond qu’en sa qualité de bandit il peut me faire beaucoup de mal. Je suis, en effet, hors la loi, et le premier scélérat venu, qui me soupçonnera d’être chrétien, peut me tuer impunément. Toutefois, après une vive altercation, je me débarrasse

    les musulmans, dont il a chassé les princes, fait naître partout l’aisance, protége les savants, et répand dans ses États les principes les plus avancés de la civilisation arabe. Malheureusement le harem, ce germe de dissolution, engendre les querelles de famille, les discordes civiles, et Mohammed, devenu le jouet et la victime de ses fils, est contraint d’abdiquer en 1529, après trente-six ans de règne.