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du reste on ne peut mieux à la décoration. (En France on connaît peu l’architecture byzantine, et je ne crois pas qu’il y ait de monuments autres que les églises de Souillac et de Périgueux qui soient purement de ce style[1], qu’on a confondu souvent avec le style roman. Celui-ci a en effet accolé à ses réminiscences romaines des emprunts faits aux Byzantins. Sans entrer dans les différences de détails, les églises du style roman cherchent dans leurs plans des proportions symétriques qui n’existent pas dans les basiliques byzantines. Dans ces dernières, au contraire, la partie circulaire surmontée de la coupole principale était très-développée comparativement au reste de l’édifice, ce qui du centre permet à l’œil une libre circulation dans toutes les parties.)

Coffret dans le trésor de Kariès. — Dessin de Thérond d’après une photographie.

À Lavra, Panselinos a suivi le même ordre de décoration qu’à l’église de Kariès ; mais la pluie n’a respecté qu’une faible partie de l’œuvre du maître dans le Catholicon de Kariès, resté découvert pendant soixante-dix ans. De grandes figures à mi-corps occupent la base des murs

  1. De Salonique au mont Athos, on peut suivre l’architecture byzantine dans ses transformations, depuis la forme allongée jusqu’à la disposition en croix grecque adoptée sous Justinien, et appelée γαμμαδα : la combinaison des quatre gamma donne le chiffre trois, et rappelle ainsi la Trinité.

    Ce dernier plan n’a pas subi de modifications bien sensibles, et les moines architectes le copient fidèlement aujourd’hui.