Page:Le Tour du monde - 01.djvu/414

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prière. Sous la coupole à droite est une magnifique chaire en bois sculpté, travail des plus habiles ouvriers d’Alep, du temps où les Arabes avaient encore le goût des arts ; derrière cette chaire, on voit dans la muraille une pierre très-révérée des musulmans qui porte l’empreinte du pied de Notre-Seigneur, et à côté, les deux Mihrabs, de Yahia et de Zakharia, de Saint-Jean et de Zacharie. À gauche de la nef centrale, au sortir de la grande coupole se trouve la Bab el Khader, franchissons-la et descendons quelques marches pour aller voir le berceau du grand prophète Jésus, car bien que la crèche de Bethléhem soit vénérée des musulmans comme authentique, le Haram Cherif aurait menti à son titre de Musée des Prophètes, s’il ne possédait pas, lui aussi, la couche de l’Enfant divin. C’est une pierre creusée, placée horizontalement sur le sol que des infidèles prendraient pour un ancien bénitier de l’église de la Présentation transporté là quand le croissant eut remplacé la croix.

Autre pilier dans le souterrain du temple de Salomon. — Dessin de Bida (voy. p. 391).

« Nous nous retrouvons enfin en plein air ; devant nous s’étend, dans toute sa longueur, la magnifique esplanade qu’on appelle le parvis du Haram Cherif. On ne saurait imaginer un plus beau spectacle que ce vaste parallélogramme, parsemé de bâtisses irrégulières irrégulièrement semées, avec ses portiques à colonnes légères, avec la masse imposante de la mosquée d’Omar dont les murs émaillés et la gracieuse coupole ornent le centre majestueux ; au-dessus un ciel sans nuage, abîme insondable d’azur ; à gauche les mille dômes blancs de la ville, capricieusement groupés les uns au-dessus des autres ; à droite, le mur crénelé qu’un gouffre sépare de la montagne des Oliviers et des lointains estompés de l’Arabie. C’est de ce côté que nous nous dirigerons pour terminer notre course. La porte dorée est double et forme en réalité deux vestibules distincts : l’un s’appelle Bab el Tobé la porte