Page:Le Tour du monde - 01.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Il ne m’arriva rien autre de remarquable jusqu’à mon retour au vaisseau, que j’atteignis le 19 juin, cinq jours après le lieutenant Hobson. Nous nous sommes assurés que les côtes de la terre du Roi-Guillaume, entre ses deux extrémités nord et sud et les caps Félix et Crozier, n’ont pas été visitées par les Esquimaux depuis l’abandon de l’Érèbe et de la Terror, puisque les cabanes et les articles laissés n’ont pas été touchés.

« Si d’autres vestiges de ce grand naufrage sont encore visibles, il est probable qu’ils doivent se trouver auprès des petites îles situées entre les caps Crozier et Herschell.

« Le 28 juin, le capitaine Young et ceux qui l’accompagnaient revinrent, après avoir fait leur part de la tâche commune et s’être assurés que la terre du prince de Galles est une île séparée de la terre Victoria par un détroit, dont ils ont tracé les ligues de côtes entre les deux points extrêmes atteints en 1851 par les lieutenants Osborne et Browne. Ils ont aussi fait la géographie des côtes comprises entre le détroit de Bellot et la baie des Quatre-Rivières.

« Dans la crainte de n’avoir pas assez de provisions, le capitaine Young renvoya quatre de ses hommes ; et pendant quarante jours il marcha à travers les brouillards et les tempêtes de neige, accompagné d’un seul homme et de ses chiens, et bâtissant chaque nuit une cabane de neige ; mais il ne put supporter tant de privations et de fatigues sans altérer profondément ses forces et sa santé.

« Le lieutenant Hobson, à son retour à bord, était également dans un triste état. Dès le début du voyage il était loin de se bien porter, et à la suite de ses fatigues il eut une violente attaque de scorbut. Néanmoins il accomplit courageusement et habilement sa tâche, et de tels faits prouvent de quel espoir nous étions animés dans les recherches particulières que chacun de nous eut à faire.