Page:Le Tour du monde - 01.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Vue d’Astrakhan (Russie d’Europe). — Dessin de M. Moynet.


VOYAGE AU LITTORAL DE LA MER CASPIENNE.


I


D’ASTRAKHAN à BAKOU.
Octobre 1858
(INÉDIT. — TEXTE ET DESSINS DE M. MOYNET[1].)


Départ d’Astrakhan. Le Volga. — Les Steppes. — Une caravane kalmoucke. — Chasse aux Outardes. — Lacs de sel. — Chevaux sauvages. — Mers de sable. — Hospitalité dans une kibitka. — Un prince kalmouck : sa tente ; costume des dames kalmoukes ; fabrication de l’eau-de-vie de jument ; le tabounn ; courses de chevaux et de chameaux. — Moutons sans queue.

L’heure est venue de quitter Astrakhan. Depuis plusieurs jours nous avons été tout occupés de nos préparatifs de départ. Il nous a fallu acheter une des lourdes voitures de poste que l’on nomme tarantasses, et compléter notre mobilier ainsi que nos provisions de cuisine ; nous ne trouverons rien, de longtemps, sur la route ; c’est dans le désert que nous allons continuer notre voyage.

  1. M. Moynet a fait ce voyage en compagnie de M. Alexandre Dumas. Il insiste sur la nécessite d’avertir les lecteurs qu’il n’a aucune prétention aux titres de géographe et de littérateur. « Je suis artiste, nous dit-il, et mon moyen de conserver le souvenir des choses que j’ai vues est de les représenter avec le pinceau ou le crayon, non de les décrire avec la plume. » Tout en accédant au désir modeste de M. Moynet, nous publions les pages qu’il veut bien joindre à ses dessins, avec la persuasion qu’on ne les lira point sans intérêt : elles ont surtout le grand mérite d’être simples et sincères. Nous les livrons à l’impression sans les modifier autrement qu’à l’aide de quelques notes qui nous paraissent utiles pour compléter ou éclaircir certains passages. Nous souhaitons, du reste, rencontrer souvent, dans la carrière où nous nous sommes engagé, des voyageurs qui sachent à la fois dessiner et décrire aussi habilement que M. Moynet.