LE PÔLE MEURTRIER[1]
III. — SUR LA GRANDE BARRIÈRE (fin)
imanche, 20 novembre. — Au moment du départ, ciel légèrement
couvert, puis, entre 2 et 3 heures, brume. Au moment de la grande
halte, nous ne pouvions plus distinguer l’avant-garde, à 300 mètres
en avant de nous. Maintenant le soleil est en train de percer les
nuages. Ici, par 80°35′ de latitude, nous installons le « dépôt du Milieu
de la Barrière ». Comme celui du mount Hooper[2], il contient une
semaine de vivres pour chaque escouade qui reviendra en arrière.
Pendant la seconde partie de l’étape, la neige a commencé à tomber. Lugubre, l’aspect de cette grande plaine de neige lorsque terre et ciel se fondent dans une même blancheur de mort, mais qu’importe quand tout va bien ? Meares assure n’avoir jamais rencontré meilleure piste,
Lundi, 27 novembre. — La plus pénible étape que nous ayons accomplie. Au départ, piste très médiocre. Contrariée par le temps, l’avant-garde avance lentement, à plusieurs reprises nous la rattrapons. Cela trouble les poneys et ralentit leur train.
De nouveau, ciel couvert ; après le blizzard d’hier, on eût pu mieux espérer. Partis à 3 heures du matin, nous ne sommes guère arrivés avant 9 heures au campement du déjeuner. La seconde partie de l’étape a été encore plus mau-