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LES MARTIGUES. BARQUES ET MAISONS DE PÊCHEURS (page 310).



SUR LES ROUTES DE PROVENCE[1]

PAR MM. L. ET CH. DE FOUCHIER


V. — DES BAUX À MARSEILLE PAR L’ÉTANG DE BERRE


Les Baux : la soirée ; histoire des princes des Baux ; les légendes ; les ruines ; le val d’enfer. — Abbaye de Montmajour. — De Saint-Chamas à la mer : le pont Flavien ; l’étang de Berre ; Istres ; Port de Bouc ; les Martigues. — Le littoral : Sausset ; Carry-le-Rouët ; l’Estaque et le souterrain de Rove.



En quittant Salon, nous remontons, le long du canal de Craponne, jusqu’à Lamanou dont les frais ombrages et les prairies fertiles s’étalent en avant des derniers contreforts des Alpines. Une route accidentée, traversant Eyguières, point de départ de l’ascension de l’Aupiho sommet le plus élevé du massif, Mouriès et Maussane, nous amène au pied de la colline des Baux, dont la silhouette déchiquetée se détache sous les rayons obliques du soleil couchant. La montée est rude, les lacets se succèdent au milieu des maquis et des champs de pierres. Des automobiles descendant à vive allure vers la vallée nous croisent en trombe, tandis que nous cheminons à pied, la main au guidon. Des pâtres enveloppés de longs manteaux bruns, le large feutre noir rabattu sur les yeux, ramènent les troupeaux de moutons vers les bergeries voisines. À l’entrée du Vallon de la Fontaine, nous admirons le Dôme de la Reine Jeanne, pavillon à double voûte, délicatement sculpté, vrai bijou d’architecture Renaissance. Puis, par le sentier pavé, tortueux, malaisé de la Calade, nous arrivons à la vieille porte Eyguières, ancienne entrée de la ville, et la nuit est déjà tombée lorsque l’hôtel de la Reine Jeanne nous ouvre ses portes hospitalières. Nous avons l’agréable surprise d’y trouver un félibre distingué, provençal érudit, passionné des Baux dont il connaît les moindres détails et qui sera pour nous le guide rêvé.

LES BAUX. ÉGLISE SAINT-VINCENT (page 305). — CLICHÉ J. SERRE, À SAINT-CHAMAS.

Cette bonne fortune nous vaut une soirée charmante. Après un savoureux dîner, violemment parfumé

  1. Suite. Voyez page 253, 265, 277 et 289.