AU PÔLE SUD[1]
IV. — TENTATIVE INFRUCTUEUSE VERS LE PÔLE
près le solstice d’hiver, le temps s’écoule très vite. La période la
plus obscure est passée ; chaque jour le soleil se rapproche
davantage.
Très singulier est le régime météorologique régnant à Framheim. Dans toutes les parties du continent antarctique pour lesquelles nous possédons des observations, le temps est remarquablement variable. À bord de la Belgica, pendant notre détention dans la banquise à l’ouest de la Terre de Graham, les coups de vent ont été très fréquents[2]. Durant les deux hivers qu’il a passés à l’est de cette terre, Nordenskjöld a observé le même régime venteux. Enfin Scott et Shackleton ont subi de longues séries d’ouragans dans le détroit Mac Murdo. Au contraire, à Framheim souvent nous avons des calmes plats ou de faibles brises, alors qu’à la même époque, à 650 kilomètres dans l’ouest, l’expédition anglaise observait de fréquentes tempêtes.
Je pensais qu’à notre station la température hivernale resterait relativement élevée en raison du voisinage de la mer. Lorsque les circonstances atmosphériques sont favorables, on découvre un ciel sombre dans le nord, indice que sur une grande étendue la mer de Ross demeure libre. Quoi qu’il en soit, nous éprouvons des froids excessifs. La température moyenne annuelle, calculée d’après nos observations, est certainement la plus basse qui