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LA VOIE DU CAPITOLE ; À GAUCHE, COLONNADE DE LA MAISON HABITÉE PAR L. P. SERTIUS (19° SIÈCLE DE L’ÈRE CIIRÉTIENNE}

D’APRÈS UNE PHOTOGRAPHIE,

UNE VILLE ENTIÈRE EXHUMÉE DU SABLE : TIMGAD

Un mot d’histoire sur Timgad. — Les quatre quartiers de la ville des ruines. — Le Cardo Maximus Nord. — Le quartier du théâtre. — Le quartier du Capitole. — Le quartier de l’Arc de Triomphe. — Les dernières fouilles de Tingad. — Ge qu’il reste à découvrir.





COLGNNES DU CAPITOLE.

D’APRÈS UNE PILOTOGRAPHIE,

PRÈS avoir attiré dans ses murs, au 11e siècle de notre ère, ceux qui A voulaient, aux pieds des monts de l’Aurès, goûter un repos bienfaisant tout en sacrifiant aux plaisirs, Timgad attire encore vers elle, après dix-huit siècles écoulés, la foule, de jour en jour plus nombreuse, de ceux que séduit la beauté de ses ruines. Car, malgré des invasions successives de hordes sauvages, malgré des incendies répétés dont il reste encore des traces matérielles, l’ensemble est vraiment imposant de ces larges voies à colonnades, de ces maisons spacieuses et luxueusement construites, de ces monuments grandioses, dégagés des cendres et de la terre qui les recouvraient depuis si longtemps...

La première impression, en arrivant à Timgad, est faite d’isolement et de solitude, sur cet immense plateau, d’où émergent à peine quelques monuments, parmi les milliers de colonnes qu’on voit tout d’abord. Tout autre est l’état d’esprit, quand on quitte la ville, pour peu qu’on s’intéresse à la vie antique ; on s’en va comme à regret, n’ayant pas eu le temps de tout voir et de bien voir, et l’on se promet de revenir, tant il y a de choses à apprendre et à admirer,

Thamugadi, la Timgad actuelle, fut à l’origine, très vraisemblablement, un des nombreux postes militaires, disséminés de Théveste à Lambessa et ayant pour mission de surveiller les peuplades de l’Au-

rès, toujours prêtes à se soulever. Il est probable qu’à la suite de la légion, ou tout au moins des cohortes

d’occupation, composées peut-être de

vétérans, quelques mercantilcs parasites des armées en campagne

vinrent se fixer autour du camp primitif, y construisirent des baraques, puis des maisons, et formèrent de

la sorte le noyau de la future colonie.

Toutefois, l’existence officielle de Timgad ne date que du début du 1re siècle, de l’année 100, sous le troisième consulat de Trajan, ainsi qu’en fait foi l’inscription suivante, retrouvée il y à cinquante ans sur l’Arc de Triomphe et, malheureusement, détruite aujourd’hui :

« L’empereur César Nerva Trajan Auguste, le Germanique, fils du divin Nerva, pontife souverain, revêtu pour la quatrième fois de la puissance tribunitienne, consul pour la troisième fois, père de la patrie,

TOME IX, NOUVELLE SÉRIE. — 27% LIV.

N° 27. — 4 Juillet 1963.