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« Les pompiers, grâce aux bouches d’incendie de nos principales voies, inondent les rues. Dans les hauts quartiers et dans les ruelles, un agent de police, accompagné d’un homme agitant une cloche, ordonne l’arrosage.

« Je suis oppressé et le nez me brûle. Allons-nous tous mourir asphyxiés ? Les prêtres ont fait ouvrir les églises, la nuit dernière, et tandis que le volcan, par ses deux cratères, lançait une colonne de fumée et une colonne de feu, les fidèles priaient, se confessaient, communiaient, écoutaient les exhortations de leurs pasteurs, inquiets parmi les grondements du volcan.

LA RUE DU MOUILLAGE APRÈS L’ÉRUPTION. — DESSIN DE GOTORBE.
UNE VICTIME. — DESSIN DE GOTORBE.
UNE DES TOURS DE LA CATHÉDRALE. — DESSIN DE GOTORBE.

« Du débarcadère du Gouvernement à la place Bertin, on n’aperçoit pas le haut de la rue Isambert, le lit de la Roxelane, le coteau du Collège des Pères du Saint-Esprit. De l’école du Mouillage, au delà des clochetons de la cathédrale, une épaisse couche de fumée rend invisible la masse même du Morne-Abel.

« Que nous réserve demain ? Une coulée de laves ? une pluie de pierres ? un jet de gaz asphyxiants ? quelque cataclysme de submersion ? Nul ne le sait, L’excursion que nous avions organisée pour demain avec le concours de la Société de gymnastique est renvoyée à une date ultérieure.