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À THÉOPHILE GAUTIER





Fier ami du soleil et des sources rieuses,
Toi qui, du nord au sud, comme un gai vendangeur,
Cueillais sur les chemins tes strophes radieuses.

Déchirant, d’un regard pacifique et songeur.
Le grand voile où dormait la splendeur de la terre,
Te voilà donc remis en route, ô voyageur !

L’Égypte, cette fois, gardera son mystère,
La Castille poudreuse a fermé ses Sierras,
Stamboul ne t’attend plus, ni la Maremme austère,

Et la Grèce à son fils n’a pas tendu les bras.
Plus loin, plus haut tu pars, loin des hommes qui pleurent,
Dans des pays sans nom chercher des Alhambras !

Sans guide, hélas ! combien de poëtes demeurent !
Qu’ils retiennent pourtant leurs sanglots et leur cri !
Les temps sont bien passés de plaindre ceux qui meurent,