Page:Le Tombeau de Théophile Gautier, 1873.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


À chacun de vos pas un compagnon succombe,
De la Mort vous portez les sinistres couleurs,
L’Athlète en souriant regarde l’hécatombe,
Sur le sable du cirque il chancelle et retombe…
          Salut, gladiateurs !

Vous aimez les parfums, les accords et les roses.
Ô chercheurs àd’Idéal, ivres de volupté.
Éblouis des splendeurs de ses métamorphoses,
Fils des dieux, renaissez dans les apothéoses
          De l’immortalité !

Gautier, console-nous des misères humaines.
Toi qui chantais l’Amour, la Liberté, le Beau ;
Dans l’implacable azur de ces hauteurs sereines,
Rallume aux cœurs amis les fiertés souveraines
          Comme un divin flambeau.

Les hommes de tes chants garderont la mémoire,
Ton nom sera l’égal du nom des dieux mortels ;
Ô maître sculptural, poëte amant de gloire,
Tu reçois la clef d’or à la porte d’ivoire
          Des Temples éternels.

CHARLES JOLIET.