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AU MAÎTRE DE CHILDEBRAND





Entre, fantôme cher. Ô mon beau Gautier, entre
Dans la chambre où tes vers toujours seront aimés,
Et vois, emmanchonnant ses pattes sous son ventre,
Mon chat Vizir qui dort sur mes livres fermés.

C’est mon ami, vois-tu, si probe et si fidèle !...
Toi, tu comprends cela, maître de Childebrand ?
Donc, ce soir, viens céans, tandis qu’à lourds coups d’aile
Le vent lutte, dehors, dans l’ombre, en soupirant.

Ô mon hôte superbe, assieds-toi, je t’en prie,
À côté du foyer. Plus de souci cruel.
Et parlons, si tu veux, d’une bouche attendrie,
De ces chats qu’adorait ton cœur spirituel.

Éponine ! — Enjolras ! — Don Pierrot de Navarre !
Cléopâtre ! — Zizi ! — Maigre Béelzébuth !
Madame Théophile, âme candide et rare !
Tous sincères et fins, Chats-de-Lettres, salut !