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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

Liberté, et tout ce nom de Dieu de tonnerre, je crève d’envie de les répéter à tous, de les gueuler dans le monde. Cré nom ! Si les autres sont comme moi, cela fera une belle musique ! Je vois déjà le sol trembler sur notre passage, et l’Europe bouillir, comme le vin dans la cuve. Les peuples se jettent à notre cou. C’est comme des ruisseaux qui forment une rivière. On est un fleuve, on balaye tout.

HULIN.

Est-ce que tu es malade ?

L’HOMME.

Moi ? Je suis sain comme un chou cabus.

HULIN.

Et tu rêves souvent tout éveillé, comme ça ?

L’HOMME.

Tout le temps. Ça fait du bien. À force de rêver, il finira bien toujours par arriver quelque chose de ce que je rêve. — Hein ! Hulin, qu’en dis-tu ? ça ne serait-il pas une belle promenade ? Est-ce que tu n’en es pas ?

HULIN.

Bon. Quand tu auras pris Vienne et Berlin, je me charge de les garder.

L’HOMME.

Ne ris pas. Qui sait ?

HULIN.

Après tout ! Tout arrive.

L’HOMME.

Tout ce qu’on veut, arrive.

HULIN.

En attendant, je voudrais bien savoir ce qui arrivera tout à l’heure.