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LE 14 JUILLET

un veau. — Ah ! le brave petit homme ! — Monsieur Desmoulins, monsieur Desmoulins, voulez-vous me permettre ? Il faut que je vous serre la main ! — Vive monsieur Desmoulins ! Vive notre petit Camille !

GONCHON, capitaine de la milice bourgeoise, entrant, suivi d’une patrouille de sa compagnie.

Qu’est-ce que vous foutez là ? Qu’avez-vous à gueuler ? Vous troublez l’ordre, vous réveillez le quartier. Au large ! Rentrez chez vous !

LE PEUPLE.

C’est encore cette sacrée garde bourgeoise ! Mousse pour le guet ! Bran pour les sergents ! — Troubler l’ordre ? C’est trop fort ! — Nous défendons Paris.

GONCHON.

Cela ne vous regarde pas.

LE PEUPLE, stupéfait et indigné.

Cela ne nous regarde pas ?

GONCHON, plus fort,

Cela ne vous regarde pas. Cela ne regarde que nous. C’est nous, que le Comité permanent a chargés de la défense. Foutez le camp !

DESMOULINS, regardant de plus près.

Mais c’est Gonchon !

GONCHON, tombant en arrêt devant la barricade.

Nom de nom de nom de nom de sacré mille tonnerres ! Qui sont les enfants de garce qui se sont permis d’élever cette machine, de démolir la rue, d’interrompre la circulation ? Flanquez-moi ça par terre !

LE PEUPLE, hors de lui.

Renverser notre barricade ! Qu’ils s’en avisent !

LE MENUISIER.

Écoute, capitaine, écoute bien, et pèse ce qu’on va dire.