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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

LE MENUISIER.

On dit que Grenelle est en sang. On entend tirer du côté de Vaugirard.

LE VIEUX BOURGEOIS.

Ils attendent le jour pour entrer.

LE MAÇON.

Quelle heure est-il ?

LA FEMME.

Trois heures. Écoute : le coq chante.

LE MAÇON, s’essuyant avec sa manche.

Hâtons-nous, hâtons-nous ! Cré Dieu ! qu’il fait chaud !

LE MENUISIER.

Tant mieux donc ! Labour d’été vaut fumier.

LE VIEUX BOURGEOIS.

Je n’en puis plus.

LE MENUISIER.

Reposez-vous un peu, monsieur le notaire. Chacun n’est tenu de faire que ce qu’il peut.

LE VIEUX BOURGEOIS, apportant un pavé.

Je veux encore mettre celui-là.

LE MENUISIER.

Allez plus posément. Qui ne peut galoper, qu’il trotte.

LA FEMME.

A-t-on enfin des fusils ?

LE MENUISIER.

Bah ! à l’Hôtel de Ville, ils nous bernent toujours avec des promesses. Ils sont quelques centaines de bourgeois qui accaparent tout.

LE MAÇON.

N’importe ! On a des couteaux, des bâtons, des pierres. Pour tuer, tout est bon.