nuées. Un frisson de joie remue les feuilles des marronniers. Ô feuilles, qui frémissez de la fièvre d’un peuple qui s’éveille à la vie, soyez nos couleurs, notre signe de ralliement, notre promesse de victoire, feuilles, couleur d’espérance, couleur de la mer, couleur de la Nature jeune et libre ! — [Il arrache une petite branche.] In hoc signo vinces ! Liberté ! Liberté !
Liberté !
Ô jeune Liberté ! verdoie dans mes cheveux et fleuris dans mon cœur ! — Elle jette à poignées les feuilles autour d’elle. Amis, fleurissez-vous de la cocarde de l’été !
Au roi ! il l’a bien dit ! Il faut aller au roi ! — À Versailles, mes enfants !
Les voilà plus enragées que les autres !
Nous aurons du mal à les arrêter maintenant.
Au Champ de Mars ! — Au devant des Versaillais ! Nous allons leur montrer de quel bois on se chauffe ! — Misérables ! ils pensaient étouffer en silence le peuple de Paris !
J’aurai leur poil. Je leur ferai la barbe, à ces brigands d’Allemands !
Ils ont banni notre Necker. — Et nous, nous les bannissons ! Nous voulons que Necker reste. Et nous allons montrer au monde notre volonté.