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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

« L’Assemblée Nationale proclame, à la face de l’Univers, et sous les yeux de l’Être Suprême, les droits suivants de l’homme et du citoyen :

« La Nature a fait les hommes libres et égaux…

Tonnerre d’applaudissements qui couvre la fin de la phrase.

« Tout homme naît avec des droits inaliénables et imprescriptibles : la liberté de ses pensées, le soin de son honneur et de sa vie, l’entière propriété de sa personne, la recherche du bonheur, et la résistance à l’oppression. »

Les acclamations redoublent.
HOCHE, tirant son sabre.

La résistance à l’oppression !

On l’imite ; en un instant, la foule se hérisse d’armes.
ROBESPIERRE.

« Il y a oppression contre le corps social, lorsqu’un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre, lorsque le corps social est opprimé. »

GONCHON.

Est-ce qu’ils vont continuer longtemps ? Il faut les éloigner d’ici. Si l’armée vient, qu’ils aillent se faire tuer ailleurs ! — Il parle bas à ses gens.

ROBESPIERRE.

« La nation est souveraine… »

On entend une voix crier. — La foule frémit et écoute distraitement.
HOCHE.

Le coup de barre, Hulin ! Voici la tempête !

UNE VOIX, terrifiée, criant.

Ils viennent ! ils viennent ! la cavalerie !

UN DES GENS DE GONCHON, d’une voix aiguë.

Sauve qui peut !

Un instant de bousculade et de cris.