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LE 14 JUILLET

Cet homme dit vrai : Necker est renvoyé. Le pouvoir est aux mains des ennemis de la nation. De Broglie, Breteuil, Foulon : le Carnage, le Vol, la Famine, sont ministres aujourd’hui. C’est la guerre. Je viens m’enfermer avec vous, pour partager votre sort.

LE PEUPLE, épouvanté.

Nous sommes perdus !

DESMOULINS.

Que faut-il faire ?

ROBESPIERRE.

Sachons mourir.

HOCHE, haussant les épaules.

Avocat !

HULIN.

Parlez-leur, citoyen député.

ROBESPIERRE.

À quoi bon les discours ? Que chacun interroge sa conscience !

HOCHE.

Ils s’affolent. Si on ne les fait pas agir sur le champ, ils sont perdus.

Robespierre sort de sa poche des feuilles manuscrites et des épreuves d’imprimerie.
HULIN.

Que va-t-il lire ?… Laissez donc vos écritures ! Comme si le moindre mot généreux n’avait pas mille fois plus de pouvoir que toutes vos paperasses !

ROBESPIERRE déplie les papiers, et lit de sa voix froide, faible, et tranchante :

« Déclaration des Droits ».

HOCHE.

Écoutez !

ROBESPIERRE.

« Déclaration des Droits, proposée dans la séance d’hier, samedi, onze juillet, à l’Assemblée nationale :