sens ordinaire ! Tant pis pour eux ! S’ils ne le font pas, on le fera sans eux.
Au lieu de réformer le monde, tu ferais mieux de chercher les moyens de te tirer d’affaire. Tu vas être dénoncé, tu l’es déjà sans doute. Sais-tu ce qui t’attend, à ta rentrée à la caserne ?
Oui ; mais sais-tu ce qui attend la caserne, à ma rentrée ?
Quoi ?
Tu verras.
Que médites-tu encore ? Tiens-toi tranquille un peu. Tu trouves qu’il n’y a pas assez de désordre déjà ?
Quand l’ordre est l’injustice, le désordre est déjà un commencement de justice.
La justice ! La justice est de ne pas demander aux choses ce qu’elles ne peuvent pas donner. On ne refait pas le monde, il n’y a donc qu’à l’accepter. Pourquoi vouloir l’impossible ?
Mon pauvre Hulin, sais-tu seulement tout ce qui est possible ?
Que veux-tu dire ?
Que ce peuple fasse seulement ce qu’il peut faire, et tu verras si l’on ne refait pas le monde[1] !
- ↑ Pour la représentation, passer à la réplique de Hulin, page 38 : « Tu es un ambitieux. Tu rêves de dominer le peuple. »
