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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

MARAT.

Comment ?

JULIE.

Il n’y a qu’à aller tous ensemble.

LA FOULE, riant.

Voilà ! Ce n’est pas plus difficile que cela !

La petite lève les yeux, voit le cercle de têtes curieuses, qui la regardent. Elle est intimidée, et se cache la figure dans un de ses bras, appuyé sur la table de Hulin.
LA CONTAT.

Est-elle gentille !

MARAT, la regarde.

Ô sainte vertu de l’enfance, pure étincelle de bonté, comme ta lumière repose ! Ah ! que le monde serait sombre sans les yeux des enfants !

Il va gravement vers l’enfant, lui prend la main qui pend le long du corps, et l’embrasse.
UNE FEMME DU PEUPLE, arrivant.

Julie !… Comment ! tu es ici ? — Que fait-elle au milieu de tout ce monde ?

DESMOULINS.

Elle haranguait la foule.

On rit.
LA MÈRE.

Mon Dieu ! Elle, si timide ! Qu’est-ce donc qui l’a prise ?

Elle va vers Julie ; mais dès qu’elle veut toucher la petite, celle-ci se sauve sans parler, avec une sauvagerie enfantine.
LA FOULE, riant et frappant des mains.

Sauve-toi, vermisseau !

On entend de grands cris au fond du jardin.
LA FOULE.

Venez donc ! Venez donc !

— Qu’est-ce qu’on voit ?

— On baigne une comtesse !