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LES LOUPS

TEULIER.

Non ; mais j’ai ce principe à la fois scientifique et républicain, de ne rien admettre sans examen, et de ne croire que ce que ma raison me donne comme évident.

LES OFFICIERS.

Il nous ennuie ! Il fait trop l’important !

BUQUET.

Est-ce que la raison est le monopole des membres de l’Académie ?

VIDALOT.

Dis-toi bien, citoyen, que l’aristocratie de la cervelle est aussi haïssable que l’autre aristocratie. Nous avons assez des scientistes. Nous sommes tous égaux.

QUESNEL, à Buquet.

Allons, silence, là-bas ! — À Teulier. Et toi, explique-toi.

TEULIER, continuant avec calme.

Si l’espion, sur le témoignage duquel vous avez condamné d’Oyron, vous affirmait maintenant que d’Oyron n’est pas coupable, que diriez-vous ? Que dirais-tu, Chapelas ?

CHAPELAS.

Je dirais qu’il veut sauver son complice.

TEULIER.

Mais s’il assure qu’il en a donné les preuves à Verrat, et qu’après les avoir reçues, celui-ci lui a commandé de se taire, lui promettant la vie pour prix de son silence ?

CHAPELAS.

S’il me disait cela en face ? — Je le tuerais comme un chien.

Les officiers approuvent Chapelas.
TEULIER.

Verrat eut dans l’après-midi un entretien secret avec l’espion.