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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

TEULIER.

J’ai dit qu’il fallait prendre garde, et je le dis encore. Mais il est innocent aujourd’hui.

QUESNEL.

Tu n’en sais rien, Teulier. Et dis-toi que ce n’est pas pour l’affaire d’aujourd’hui, mais pour les dangers à venir que nous nous débarrassons de lui.

TEULIER.

Sophisme indigne de la nation ! Toutes les férocités, s’il le faut ; mais pas un mensonge !

QUESNEL.

Je ne puis frapper Verrat. Il y aurait une insurrection.

TEULIER.

Donne-moi tes pouvoirs, et je me charge de l’arrêter à la tête de son armée.

QUESNEL.

Tiens-toi tranquille, Teulier, il n’y a rien à faire.

TEULIER.

Quoi, tu n’agiras point ? Tu garderas la marque du soufflet sur ta joue, ta part du crime ?…

QUESNEL.

Verrat n’est pas coupable.

TEULIER.

Tu n’oserais le jurer.

QUESNEL.

Eh bien, s’il y a un crime, qu’il retombe sur moi !

TEULIER.

Tu as les reins solides ; mais moi, je ne puis pas. Que dirait ma conscience ? Quelles tortures, jour et nuit, si je pouvais me taire !

QUESNEL.

Eh ! que m’importe ta conscience ? Il s’agit de sauver la