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LE 14 JUILLET

LA FOULE, exaspérée.

Cré bon Dieu !

UN COMMIS.

Voilà une belle fille qui a besoin d’une fessée.

LA CONTAT.

Voilà un sot visage qui n’attendra pas la sienne.

Elle le soufflette.
LE COMMIS.

Au secours !

Les uns rient, les autres crient.
LA FOULE, accourant.

Venez voir ! — Qu’y a-t-il ? — C’est une aristocrate qui assomme un patriote ! — À l’eau !…

DESMOULINS.

Citoyens, c’est une plaisanterie…

LA FOULE, furieuse.

À l’eau !

HULIN, fendant la foule.

Holà ! — Il se met devant la Contat. Vous me connaissez bien, camarades. Je suis Hulin. Vous m’avez vu à l’œuvre, l’autre jour. J’ai enfoncé la porte de l’Abbaye, pour délivrer nos amis, les gardes-françaises emprisonnés. J’enfoncerai de même la tête du premier qui avance. Respect aux femmes, que diable ! Si vous voulez vous battre, l’ennemi ne manque pas. Allez le chercher !

LA FOULE.

Il a raison. — Bravo ! — Pas du tout ! Elle nous a insultés ! Il faut qu’elle demande pardon ! — À genoux, l’aristocrate ! — Qu’elle crie : À bas la Reine !

LA CONTAT.

Je ne crierai rien du tout. — À Desmoulins. Aidez-moi à monter. — Elle monte sur une table. Si vous m’ennuyez, je crierai : À bas Necker ! Hurlements. Vous ne m’intimidez