Le témoignage d’un espion. Il a commencé par mentir avec nous. Qui me dit qu’il n’a pas menti jusqu’au bout ?
Tu n’as donc pas vu ses yeux, son émotion ? Tu n’as pas entendu son accent de sincérité désespérée ?
Eh ! que sais-je maintenant ?
Il t’a indiqué ses preuves. Ce plan de la trahison. Ces lettres à Melchior Haupt. Fais perquisitionner chez lui.
Ou l’espion a menti, et l’on ne trouvera rien. Ou il a dit vrai, et les lettres auront été déjà brûlées ; — à moins que… Crois-tu que quelqu’un ne nous aura pas devancés ?
Oui. Verrat ? Rappelle-le ! Réclame-lui les documents.
Il niera.
Confronte-le avec l’espion.
Sauver ainsi d’Oyron, c’est condamner Verrat.
Qui en doute ?
Tu voudrais publiquement que la dégoûtante accusation fût jetée à la face de cet homme terrible ?
Saint-Just ferait dresser l’échafaud, cette nuit, sur les remparts, devant les deux armées, et l’y ferait monter.