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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

QUESNEL.

Qui ?

LE PAYSAN.

Taisez-vous, je vas tout raconter. Je voudrais que vous fussiez tous crevés, — mais lui d’abord, la carne !… Écoutez. J’ai dit que je voulais révéler quelque chose.

QUESNEL.

Quand cela ?

LE PAYSAN.

Tout à l’heure, dans l’après-midi… j’ai dit que je voulais parler. — Le commandant est venu. Nous étions seuls. Alors je lui ai raconté tout.

TEULIER.

Quoi ?

LE PAYSAN.

Tout. Tout ce qui est vrai. Que la lettre n’est pas vraie. Que c’était pour perdre le commandant d’Oyron. Que c’est le frère, le comte d’Oyron, qui me l’a donnée, pour se venger de lui ; qu’il disait qu’il ne serait content que quand il l’aurait fait pendre par les sans-culottes. Que je devais m’arranger pour laisser saisir le papier. — Tout, j’ai tout raconté.

Teulier et Quesnel se regardent épouvantés.
QUESNEL, d’une voix étranglée.

C’est faux.

LE PAYSAN.

Je lui ai fourni les preuves.

QUESNEL.

Quelles preuves ?

LE PAYSAN.

Les Prussiens ont écrit, il y a quelques jours, à un d’ici, Melchior Haupt, le professeur, pour le mettre au courant du tour qui se préparait et de ce qu’on attendait de lui. Je