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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

L’OUVRIER.

Elle est Autrichienne, parbleu. Les Autrichiens ont toujours été les ennemis de la France. Si celle-là a consenti à épouser notre roi, c’est pour nous faire du mal. Nous ne serons pas tranquilles, tant qu’elle sera chez nous.

LES AUTRES.

Il a raison. Hors de France, l’Autrichienne !

LA CONTAT, au milieu de la foule.

Pourquoi donc ?

LA FOULE.

Comment ? Pourquoi donc ?

LA CONTAT, se montrant.

Eh bien, oui, pourquoi ? Êtes-vous fous de vous en prendre à la plus charmante des femmes ?

LA FOULE.

Ah ça ! qui ose dire du bien de l’Autrichienne, ici ?

— Sacrebleu ! Voilà qui est fort ! On nous insulte, à notre face !

DESMOULINS, à la Contat.

Taisez-vous, partez sans leur répondre.

LA CONTAT.

Je ne suis pas pressée.

DESMOULINS.

On s’attroupe. On vient de tous côtés.

LA CONTAT.

Tant mieux !

UN GUEUX.

Qu’est-ce que tu as dit, l’aristocrate ? Qu’est-ce que tu as dit ?

LA CONTAT, l’écartant.

Ne me souffle pas dans le nez. J’ai dit : Vive la Reine !