Ne te fâche pas, citoyen.
Tu es diantrement injurieux. Crois-tu que nous jugions de la vie d’un homme, à l’étourdie ? D’où te vient cette défiance ?
Qui nous dit que ce n’est pas un système de nos ennemis, pour ébranler la confiance parmi nous, et pour nous détruire les uns après les autres ? Si nous acceptons de tels témoignages contre nous-mêmes, ne pouvons-nous tous craindre, à tout moment ?
Je n’attends rien de bon des hommes : je les connais, les pires férocités ne peuvent me surprendre. Mais rien n’autorise cette pensée. D’Oyron est moins à craindre pour eux, que toi ou que Verrat. Pourquoi se seraient-ils attaqués à lui plutôt qu’à vous ?
La tâche était plus aisée ; et ils le haïssent plus.
C’est un des leurs.
Depuis des semaines, ils s’acharnent à sa perte.
Qu’en sais-tu ?
Il l’a dit, ce matin.
Qui ? d’Oyron ? qu’a-t-il dit ?
Il se plaignait avec fureur des ruses scélérates, ourdies par les émigrés, afin de le compromettre, des dénonciations, des lettres anonymes.