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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

TEULIER.

Parle.

L’AUBERGISTE.

Tu ne devineras jamais.

TEULIER.

Je n’ai pas de temps à perdre. Parle.

L’AUBERGISTE.

Il y a que ce scélérat de ci-devant, ce louche aristocrate, le d’Oyron…

TEULIER.

Eh bien ? d’Oyron…

L’AUBERGISTE.

Il nous trahissait, parbleu !

TEULIER.

Que dis-tu ?

L’AUBERGISTE.

C’est comme je te le dis. Il nous trahissait, citoyen. Il était vendu à l’ennemi.

TEULIER.

Il s’est sauvé ?

L’AUBERGISTE.

Arrêté. Pris la main dans le sac. Impossible de nier. On le guillotine demain.

TEULIER.

Ah ! le gredin ! Voilà une bonne nouvelle !… Une sale nouvelle !… mais qui me fait plaisir pourtant : car je la prévoyais. Je me défiais de cette canaille. Tu sais si je le lui ai jamais caché !

L’AUBERGISTE.

C’est une justice à te rendre, citoyen. Tu as le flair de l’homme vertueux. Tu sens le crime à une lieue.