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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

VERRAT.

L’aide de camp du roi de Prusse ?

LE PAYSAN.

Oui.

QUESNEL.

Combien de fois t’a-t-il déjà chargé de ce message ?

LE PAYSAN.

C’est la première fois que je suis envoyé. C’est d’autres qui étaient venus. Grâce ! Je ne recommencerai plus…

CHAPELAS.

Parbleu ! Tu n’as pas besoin de nous le dire.

VERRAT.

Tu ne t’y frotteras pas deux fois.

LE PAYSAN.

Est-ce que vous allez me tuer ?

VERRAT.

Un peu, mon petit.

L’espion se désole bruyamment.
QUESNEL.

Allons, cesse de braire, âne que tu es. Ne savais-tu pas ce que tu risques ? Réponds. — Comment connaissais-tu d’Oyron ?

LES OFFICIERS, poussant des exclamations.

D’Oyron ? c’est d’Oyron ?

QUESNEL.

Veux-tu répondre ? Je te ferai donner la schlague, jusqu’à ce que tes os en cassent.

LE PAYSAN.

Ne me tuez pas, mes bons messieurs !

QUESNEL.

Tu fais un sale métier, et tu n’en es même pas digne. Tu ne vaux pas le plomb qu’on te foutra dans le corps demain.