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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

UN OUVRIER.

Rien, on ne pourra rien faire, tant qu’on aura ce mors dans les dents. Il faudrait commencer par là, l’arracher.

UN BOURGEOIS.

Et le moyen ?

UN OUVRIER.

Le moyen, je ne sais pas, moi. Il faudrait la prendre.

TOUS, d’un air sombre et incrédule.

Prendre la Bastille !

Ils se détournent les uns des autres.
LES CRIEURS DE JOURNAUX, au loin.

V’là du nouveau !… Combat à mort !

UN HOMME, hâve et râpé, à l’air maniaque.

Ce n’est pas les soldats qu’il faut craindre. Ils n’attaqueront pas.

UN ÉTUDIANT.

Quoi ?

LE MANIAQUE.

Ils n’attaqueront pas. Leur plan est bien plus simple, ils nous bloquent. Ils attendent que nous mourions de faim.

UN OUVRIER.

Ma foi, s’ils continuent, nous en prenons le chemin. On perd sa journée de travail à attendre le pain aux boulangeries.

UNE FEMME.

Les farines se font rares.

LE MANIAQUE.

Elles n’arriveront plus demain.

UN BOURGEOIS.

Mais que font-ils des blés ?