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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

TEULIER.

Pourquoi ?

VERRAT.

C’est excessivement meurtrier, où je fais ma promenade. Il se trouvera peut-être une balle intelligente pour arranger les choses.

TEULIER, hésitant à comprendre.

Que dis-tu, Verrat ?

Il le regarde fixement.
VERRAT, brutalement, soutenant son regard.

Eh bien, quoi ? — Tu ne vois pas que je plaisante ?

TEULIER, après un silence.

Il faut toujours agir selon la justice, Verrat.

VERRAT, haussant les épaules.

Parbleu !

Silence.
TEULIER, se préparant à sortir.

Il est temps que je parte. Je ne vous reverrai pas sans doute avant demain matin. Bonne chance, camarades.

VERRAT.

Salut et victoire.

Teulier sort.



Scène IV

VERRAT, CHAPELAS
CHAPELAS, regardant s’éloigner Teulier.

Celui-là, c’est un bon patriote, et un savant, à ce qu’on dit. Mais on n’est jamais à l’aise avec lui. Il est froid et cassant ; pas moyen d’être un peu familier. Il se tient sur la réserve, il ne rit jamais, il ne dit pas ce qu’il fait ; on ne sait même pas qui est sa maîtresse. Je n’aime pas qu’on se surveille toujours ainsi. Quand on est entre camarades, il faut pouvoir se déboutonner franchement ! que diable !