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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

FOUQUIER.

L’émeute commence. Nous allons être écharpés.

VADIER.

Empêchons que ces cris influent sur l’esprit du jury. Allons les éclairer.

Ils sortent. La foule proteste contre Vadier et Fouquier, qui entrent dans la chambre du jury[P 1].
LE PRÉSIDENT, épouvanté.

Citoyens… la sainteté du tribunal… le respect de la justice…

Le tumulte couvre sa voix[P 2].
LE PRÉSIDENT.

Nous sommes débordés. Ils vont tout massacrer.

Il recule vers la sortie, la main sur le bouton de la porte.
La foule, furieuse, brise les bancs et envahit le tribunal, en vociférant des menaces de mort[P 3].

LE PEUPLE.

    Le clerc. — Desmoulins hurle et se débat.

    Une fille. — Pauvre diable ! il est fou ; ses habits sont déchirés ; il a la poitrine nue.

    Le clerc. — Danton parle.

    Le peuple. — Écoutez ! Voix de Danton, au dehors.

    Le peuple, au dehors. — Vive Danton ! Fouquier à la lanterne !

    Le peuple, au dedans, répétant les cris du dehors. — Vive Danton, à mort Fouquier !

  1. La partie du public qui est éloignée de la fenêtre. — Ah ! non, pas de ça, Vadier ! Vadier ! ça n’est pas juste ! ça n’est pas de la justice !

    Les autres, près de la fenêtre, continuant de regarder :

    Le clerc. — On court après la voiture. On agite les chapeaux.

    La foule. — Ah ! Ah !

    Le clerc. — Voilà un gendarme jeté à bas de son cheval !

    La foule. — Bravo ! Il ne faut pas qu’ils les condamnent !… Les autres, s’ils veulent, mais pas Danton ! Danton en liberté ! Danton en liberté ! — Tumulte assourdissant, au dedans et au dehors.

  2. Danton ! nous voulons Danton !
  3. Danton !… Le Comité assassine les patriotes ! Mort au Comité !