Page:Le Théâtre de la Révolution. Le Quatorze Juillet. Danton. Les Loups.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
259
DANTON

paroles insultantes contre la Convention. Vous avez menacé de faire tomber le palais sur le dos des représentants.

WESTERMANN.

C’est vrai. Je hais cette racaille soupçonneuse et bavarde, qui entrave toute action par sa niaiserie jalouse. J’ai dit que la Convention avait besoin d’un coup de balai et que je me chargeais d’enlever le fumier[P 1].

FOUQUIER-TINVILLE.

Tu reconnais la conspiration ?

WESTERMANN.

Que parles-tu de conspiration ? J’ai pensé seul. J’ai agi seul. Je ne suis l’ami d’aucun de ceux qui sont ici. J’ai causé quelquefois avec Danton, j’estime son énergie ; mais c’est aussi un avocat, et je n’ai pas confiance dans les avocats. La France ne peut être sauvée par des discours, mais par des sabres[P 2].

LE PRÉSIDENT.

Cela suffit. L’affaire est claire.

WESTERMANN.

Guillotinez-moi ! La guillotine aussi est un coup de sabre. Je ne demande qu’une chose : qu’on me couche sur le dos ; je veux faire face au couteau[P 3].

Vadier et Billaud-Varenne entrent. Fouquier se lève et va leur serrer la main. Rumeur dans la foule[P 4].
BILLAUD-VARENNE, à mi-voix.

Les scélérats, nous les tenons !


LE PEUPLE.
  1. Rires et protestations.
  2. Quelques approbations, et de nombreuses protestations. Certains commencent par applaudir, puis s’indignent plus fort que les autres.
  3. Quelques applaudissements, et agitation. On sent que la foule a de la sympathie pour Westermann ; mais elle se surveille, et attend pour prendre parti une initiative qui ne se produit pas.
  4. Clameur. — Ah ! la réponse ! la réponse ! la réponse de la Convention ! de la Convention !…