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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

D’accord avec Philippeaux, vous avez tâché d’abattre les patriotes que vous aviez la charge de défendre. — Vos antécédents sont d’ailleurs déplorables. Vous avez eu trois accusations de vol.

WESTERMANN.

Tu mens, cochon ![P 1].

LE PRÉSIDENT.

Je vais vous faire reconduire en prison pour insultes à la justice, et juger sans vous entendre.

WESTERMANN.

À quinze ans, j’étais soldat. Le 10 août, j’ai commandé le peuple à la prise des Tuileries. J’ai combattu à Jemmapes. Dumouriez m’a abandonné en Hollande, au milieu des ennemis ; j’ai ramené ma légion à Anvers. Ensuite j’ai été en Vendée ; j’ai donné de la tablature aux brigands de Charette et de Cathelineau. Savenay, Ancenis, le Mans sont gras de leurs charognes. Les jean-foutres m’accusent d’avoir été cruel ? Ils ne disent pas assez : j’ai été féroce pour les lâches. Veut-on des preuves contre moi ? En voici : à Pontorson, j’ai fait charger par ma cavalerie mes soldats qui fuyaient. À Châtillon, j’ai fendu la figure à coups de sabre à un officier couard. J’aurais fait brûler mon armée, s’il l’avait fallu, pour la victoire… J’ai pillé, dis-tu ? En quoi cela te regarde-t-il ? Vous êtes des imbéciles. J’ai fait mon métier de soldat ; je ne suis pas un commerçant. Mon devoir est de défendre la terre de la patrie, par tous les moyens : je l’ai rempli pendant trente ans, sans ménager ma sueur ni mon sang. J’ai reçu sept blessures, toutes par devant ; je n’en ai qu’une par derrière : mon acte d’accusation[P 2].

LE PRÉSIDENT.

Vous avez plusieurs fois, devant témoins, proféré des


LE PEUPLE.
  1. Rires.
  2. Rires et bravos.