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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION

ce tapage de marteaux et de rabots te fatigue. J’ai demandé vingt fois à Duplay que les ouvriers ne commencent pas si tôt le travail, afin de ne pas te réveiller quand tu dors ; mais il dit que tu défends qu’on change rien aux habitudes.

ROBESPIERRE.

Il a raison. Cette activité régulière me repose. Le travail est bienfaisant aux autres et à soi-même. Au sortir d’une nuit de pensées fiévreuses, comme celles où nous sommes forcés de vivre, il renouvelle l’air vicié et meurtrier.

MADAME DUPLAY.

Quel travail t’a fait veiller cette nuit ?

ROBESPIERRE.

Non le travail, mais le souci.

MADAME DUPLAY.

Tu as l’air préoccupé, comme à la veille d’une catastrophe.

ROBESPIERRE.

Une catastrophe, oui.

MADAME DUPLAY.

Ne peux-tu l’empêcher ?

ROBESPIERRE.

Loin de là, je dois l’accomplir.

MADAME DUPLAY.

Je n’ai pas le droit de t’interroger ; mais il ne faut pas être triste aujourd’hui. La maison est en fête. Le Bas et Saint-Just sont revenus, cette nuit, de l’armée.

ROBESPIERRE.

Saint-Just est revenu ? Tant mieux : j’ai besoin de sa volonté.

MADAME DUPLAY.

J’oubliais de te dire : il y a un général qui voulait te parler, le général Westermann. Il était ici avant le jour ; je