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THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION
lui sourit, puis le prend et s’assied. Il embrasse l’enfant, regarde Lucile et Camille. Puis, toujours muet, il rend l’enfant à Lucile, et sort sans regarder personne. Tout ce jeu de scène très sobre et sans aucune émotion apparente, sauf chez Lucile.
Scène V
LUCILE, CAMILLE, DANTON
CAMILLE.
Pauvre Lucile, tu es inquiète ?
LUCILE.
Camille, Camille, comme tu es imprudent !
CAMILLE.
Tu m’excitais tout à l’heure.
LUCILE.
Ah ! j’ai des remords maintenant !
CAMILLE.
Il faut dire ce qu’on pense. Et puis… Il hausse l’épaule. Bah ! je n’ai rien à craindre, moi : il m’aime au fond, il me défendra toujours !
LUCILE.
J’ai peur.
CAMILLE.
Il a plus peur que nous ; la voix de Danton a eu de l’effet déjà. Il est de ces gens qui ont besoin de craindre ceux qu’ils aiment. Allons ! il faut voir nos amis, s’entendre avec eux. Ne perdons plus de temps… Viens, Danton.
DANTON, assis, préoccupé.
Oui. Où allons-nous ?
CAMILLE.
Rejoindre Philippeaux, Westermann, sauver Hérault.