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LE 14 JUILLET

Car il faut arriver à ceci, — qui est peut-être impossible à réaliser aujourd’hui, mais qui doit l’être un jour, et qui est le principe d’un art populaire nouveau : — le public contraint de mêler non seulement sa pensée, mais sa voix à l’action ; le Peuple devenant acteur lui-même dans la fête du Peuple.

J’imagine une disposition nouvelle de l’orchestre et des chœurs. Se joignant à l’obsession du thème continu, elle pourrait puissamment contribuer à l’effet que je cherche :

1o Après les paroles de Hulin, plaçant la petite Julie dans la niche de la statue —, une sorte de marche frémissante, héroïque, haletante, lançant des mondes à la charge, dans le style de la marche en si bémol de la dernière partie de la Symphonie avec chœurs ;

2o Après l’hymne de Desmoulins à la Liberté et son appel au peuple, — des chœurs ardents et joyeux, chantés sur la scène ;

3o Après l’hymne de la Contat, cet hymne serait repris par un ou plusieurs groupes de voix dans la salle (aux étages supérieurs du théâtre), — ou sur la place (si la pièce était jouée en plein air), dans les rangs de la foule ;

4o Après le discours de Hoche — le même hymne, repris par les chœurs sur la scène et à tous les étages de la salle, de tous les côtés de la place, par des groupes de voix, de petits chœurs, voir de petits orchestres, encadrant le public, et le forçant moralement à chanter avec eux. — Si ce public est composé, seulement pour une part, d’hommes du peuple et de jeunes gens qui sentent pour leur compte les passions de la Révolution, je réponds qu’il chantera ;

5o Enfin, se joignant aux chœurs, — annoncées dès les premières paroles de Hoche à la petite Liberté ; — éclatant de tous les points de la scène, du théâtre, ou de la place, aux derniers mots de Hoche, — des sonneries de trompettes ; — et des danses, des rondes, le tumulte d’un peuple et d’une armée.

    mieux que toutes les autres, reflètent l’enthousiasme des temps Révolutionnaires (Finale de la Symphonie en ut mineur, Siegessinfonie d’Egmont, finale de la Symphonie avec chœurs).

    Mais, avant tout, elle doit surgir d’une foi passionnée. Nul n’écrira rien de grand, ici, s’il n’a l’âme populaire et brûlante des passions que j’exprime.