Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
THÉÂTRE DE LA RÉVOLUTION
MARAT.
Eh ! mes enfants, que faites-vous donc ?
LES FEMMES.
Tuez ! Tuez !…
MARAT.
Les tuer ! Qu’en voulez-vous faire ? Voulez-vous les manger ? — Une partie du peuple rit.
HULIN.
Il sait le bon moyen. Il faut les amuser.
HOCHE.
Où est la petite ?
HULIN.
La petite ? — Hoche court chercher Julie.
DESMOULINS, s’élançant.
Arrêtez, camarades, vous tuez les prisonniers !
LE PEUPLE, interdit.
Les prisonniers ?
DESMOULINS.
Les prisonniers de la Bastille. Regardez leurs sarraux gris ! Ce sont ceux que nous venons délivrer.
LE PEUPLE, incertain.
Mais non, ce sont les ennemis.
HULIN.
Il n’y a plus d’ennemis.
JULIE, portée par Hoche, tend les bras, un rameau vert à la main, et crie :
Grâce pour nos amis, nos amis les ennemis !
LE PEUPLE, riant.
Entends-tu cette petite ?
HOCHE la pose sur l’affût d’un canon, d’où elle domine un peu la foule.
Crie, petite : « Tous frères, tous amis ! »