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une grande sagesse cachée dans cette folie, il s’en glorifioit aussi, comme d’une véritable et toute extraordinaire et divine sagesse. À Dieu ne plaise[1] disoit-il, que je me glorifie en autre chose, qu’en la croix de Jésus-Christ. Je pense, disoit-il ailleurs, que Dieu nous a exposé comme des personnes condamnées à la mort, nous faisant servir de spectacle au monde ; nous sommes fous, disoit-il, pour l’amour de Jésus-Christ, nous sommes faibles, nous sommes dans le mépris jusqu’à présent, dit-il, nous souffrons la faim, la soif, la nudité, les mauvais traitemens, et nous n’avons point de demeure assurée, nous rendons des bénédictions pour les malédictions que l’on nous donne,[2] on nous persécute et nous le souffrons, on nous dit des injures et nous prions que l’on nous pardonne et on nous traite comme des victimes, que l’on immole pour les crimes publics, et comme les ordures, que toute la terre rejette. Nous sommes pressés de toutes parts, disoit-il encore, nous sommes persécutés[3], nous portons toujours dans notre corps la mortification de Jésus-Christ. Nous montrons en toutes choses, disoit-il encore, que nous sommes serviteurs de Dieu, par une grande patience dans l’affliction, dans les adversités, dans les oppressions, dans les plaïes, dans les prisons, dans les séditions, dans les travaux, dans les veilles et dans les jeunes, nous passons par l’infamie et par les calomnies des séducteurs,[4] quoique nous soïons prédicateurs de la vérité, comme des in-

  1. Gal. 6. 14.
  2. 1 Cor. 4. 9.
  3. 2 Cor. 4. 8.
  4. 2 Cor. 6. 4.