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pendart. Et cependant c’est à un tel personnage que celui-là, que nos Deichristicoles attribuent la Divinité, c’est un tel personnage, qu’ils adorent comme leur aimable et divin Sauveur et comme le Fils tout-puissant d’un Dieu tout-puissant ; c’est en quoi aussi ils se rendent évidemment plus ridicules et plus blâmables que les Païens, qui n’attribuoient ordinairement la Divinité qu’à de grands hommes et à des personnages qui avoient quelques rares et singulières perfections. Cela étant, il est évident que le Christianisme n’étoit dans son commencement qu’un véritable fanatisme, puisque ce n’étoit d’abord qu’une secte de gens vils et méprisables, qui faisoient profession de suivre aveuglement les fausses pensées, les fausses imaginations, les fausses maximes et les fausses opinions d’un vil et méprisable fanatique, sorti de la plus vile et de la plus misérable de toutes les nations, qui leur avoit déjà si bien persuadé, ce qu’il leur disoit touchant le prétendu rétablissement du Roïaume d’Israël et touchant toutes les autres belles promesses qu’il leur faisoit, qu’ils lui demandoient déjà si ce seroit bientôt qu’il rétabliroit le Roïaume d’Israël et qu’il accompliroit toutes les autres belles promesses qu’il leur avoit faites[1]. Domine, si in tempore hoc restitues regnum Israël. Et pour preuve que le Christianisme n’étoit véritablement qu’un vil et méprisable fanatisme, il ne faut que voir comme les Historiens de ce tems-là en parlent, et comme les premiers Christicoles en parlent eux-mêmes.



  1. Act. 1. 6.