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garde ma parole, il ne moura jamais[1]. Une autre fois il leur disoit : je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, si quelqu’un mange de ce pain, il ne moura jamais, et le pain que je donnerai c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde : car ma chair, leur disoit-il, est une véritable nourriture et mon sang un véritable breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui, et je lui donnerai la vie éternelle. En vérité, en vérité, leur disoit-il, je vous dis que si vous ne mangez ma chair et ne buvez mon sang, vous n’aurez point la vie en vous : car celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour[2]. Une autre fois, qui étoit le dernier jour d’une grande fête solemnelle, il se mit au milieu d’une place publique, dans la ville de Jerusalem, et commença tout d’un coup à crier tout haut et à dire ces paroles[3] : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Il sortira ; dit-il, des fleuves d’eau vive des entrailles de ceux qui croiront en moi, et plusieurs autres semblables discours, qu’il seroit trop long de raporter ici. En bonne foi ne sont-ce pas là des discours de fous et de fanatiques ? Il faut certainement avoir perdu l’esprit, pour faire de tels discours. Si quelques uns venoient maintenant nous en faire de pareils, nous les regarderions certainement tous, tant qu’ils seroient, pour des fous et pour des fanatiques.

Voici encore quelques autres discours plus particuliers, que le Christ faisoit un jour à un Pharisien,

  1. Joan. 8. 51.
  2. Ibid. 6. 51.
  3. Ibid. 7. 37.