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de David, qui régneroit à tout jamais dans son Roïaume, qui l’établiroit et l’affermiroit dans la justice et dans la vérité, pour durer à tout jamais, ne devant jamais y voir aucune fin à la paix, ce qui est certainement bien éloigné d’être arrivé dans le tems de Jésus-Christ, ni dans aucun autre tems. Dire que cette prophétie se seroit accomplie spirituellement en Jésus-Christ, comme nos Christicoles le prétendent, c’est une pure illusion, puisque ce prétendu accomplissement spirituel ne peut être qu’imaginaire, et qu’il seroit aussi facile de l’attribuer à un autre, qu’à Jésus-Christ même, et ainsi c’est vouloir s’aveugler et s’en imposer à soi-même, que de prétendre que Jésus-Christ ait, par ses prétendus miracles, suffisamment montré des effèts de l’accomplissement de la prophétie, qu’il lisoit dans cette prémière occasion, dont je viens de parler.

Passons à ses autres discours et à ses prédictions, qui sont certainement des plus singulières et des plus remarquables dans leurs espèces. Voici comme il commença à prêcher[1] : faites pénitence, disoit-il aux peuples, car le Roïaume du ciel est proche. Croïez cette bonne nouvelle-là, disoit-il[2], et il alloit par toute la Province de Galilée, prêchant ainsi dans les villes, bourgs et villages cette bonne nouvelle de la prétendue venue prochaine du Roïaume du ciel, et comme personne n’a encore vu et que l’on ne voit encore présentement aucune aparence de l’avenue de ce prétendu Roïaume, c’est une preuve évidente, que ce Roïaume n’étoit qu’imaginaire et qu’il falloit avoir

  1. Matth. 4. 17.
  2. Marc. 1. 15.