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et de plus injurieux aux Juifs, puisqu’ils en étoientsi fort indignés contre lui : car s’il n’eut rien dit de plus choquant, un tel discours n’auroit dû, ce semble, exciter que leur risée et leur mépris, et non pas leur colère et leur indignation.

Que nos Christicoles ne prétendent pas dire ici, que leur Christ a suffisamment montré des effèts de l’accomplissement de la parole du Prophète, qu’il lisoit, par les miracles surprenans qu’il a faits, en guérissant miraculeusement toutes sortes de maladies et infirmités. Car, outre que j’ai ci-devant fait voir assez clairement la vanité et la fausseté de ces prétendus miracles, c’est que quand bien même ils seroient vrais, ce ne seroit rien en comparaison de ce qu’il auroit dû faire, ou de ce qui se seroit fait, pour montrer véritablement l’accomplissement de ce que disoit ce Prophète. Car ce prophète (en l’endroit que Jésus-Christ lisoit, dans l’occasion dont je viens de parler) ne prédisoit rien moins que la délivrance, le bonheur, la gloire et la félicité de tout un peuple entier, et non pas seulement de la délivrance de quelques Démoniaques ou la guérison de quelques maladies particulières et douteuses, laquelle délivrance de tout le peuple devoit, suivant ce que dit le même Prophète, se faire par un puissant Prince, qui prendroit le gouvernement de l’empire sur ses épaules, qui, pour ses belles et admirables qualités, seroit apellé[1] l’admirable, le conseiller, le Dieu fort, le Père du siècle avenir, le Prince de paix, qui seroit assis sur le Trône

  1. Isaïe 9. 5.