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qu’il ne passoit que pour un homme, tel que je viens de dire. On voit dans l’Évangile St. Luc, que la première fois, qu’il voulut se mêler de prêcher dans sa ville de Nazareth, où il avoit été nourri et élevé[1], les peuples furent tellement indignés, de ce qu’il leur disoit, que, s’étant mis tous en colère contre lui, ils le chassèrent de leur ville et le menèrent sur le haut d’un précipice, pour le jetter en bas. Une autre fois, comme il faisoit plusieurs reproches injurieux aux Scribes et Pharisiens et même aux Docteurs de la loi et qu’il leur donnoit plusieurs maledictions, un d’entre eux fut obligé de lui dire : Maître, ne voyez-vous pas, qu’en parlant de la sorte, vous nous faites injure[2]. Mais lui, continuant ses reproches injurieux et ses outrageantes malédictions, ils furent obligés de le reprendre plus sévèrement et de lui fermer entiérement la bouche, comme il est marqué dans cet Évangile : Coeperunt Pharisoei et legisperiti graviter insistere et os ejus opprimere de multis, Luc. 11 : 53. Une autre fois, comme il parloit aux Juifs, et ces Juifs, voïant qu’il ne leur disoit que des sotises et des impertinences, qui les choquoient, ils lui dirent : N’avons-nous pas bien raison de dire que tu es un Samaritain et que tu as le Démon dans le corps, et comme il continuoit nonobstant cela de leur dire des sotises, ainsi qu’on le peut voir dans l’Évangile selon St. Jean, ils lui dirent pour une seconde fois, c’est maintenant que nous connoissons que tu es un fol, ou que tu as le démon dans le corps, nous savons

  1. Luc. 4 : 29
  2. Luc. 11 : 45