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outre qu’il disoit lui-même, qu’il n’avoit pas seulement un lieu, où il puisse reposer sa tête,[1] vous savez qu’il est venu au monde dans un étable, qu’il est né de pauvres parens, qu’il a toujours été pauvre, qu’il n’étoit fils que d’un charpentier et que, depuis qu’il avoit voulu paroitre dans le monde et faire parler de lui, qu’il n’a passé que pour un insensé, pour un fou, pour un démoniaque et pour un séducteur, qu’il a toujours été méprisé, moqué, persécuté, fouetté et qu’enfin il a été pendu à une croix, où il a misérablement fini ses jours : maledictus a Deo qui pendet in ligno. Ainsi on ne peut nier, qu’il n’ait été misérable et malheureux dans le monde, de sorte que pour prouver qu’il n’étoit en effèt qu’un fou, qu’un insensé, qu’un misérable fanatique et un malheureux pendart, il ne s’agit que de prouver et faire voir qu’il étoit véritablement un fou, un insensé, un fanatique, c’est ce que je vais prouver évidemment par ces trois choses.




XXXIII.

Premièrement par le jugement, que l’on faisoit de lui dans le monde. 2o. Par ses propres pensées et discours. 3o. Par ses actions et ses manières d’agir. Quant au jugement que l’on faisoit de lui dans le monde, on voit clairement par les Evangiles mêmes,

  1. Luc. 9. 58.