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vouloir ; or penser et vouloir simplement ne produisent rien au-dehors : donc des êtres qui ne peuvent que penser et vouloir, ne peuvent rien faire, ni rien créer au-dehors par leurs pensées, ni par leurs volontés. On dira ici que penser et vouloir dans des êtres créés et bornés ne produisent véritablement rien audehors, mais que penser et vouloir dans un être incréé et tout-puissant fait toutes choses : mais je dis encore que c’est feindre et suposer gratis, sans nécessité et sans fondement, des choses qui ne sont nullement concevables. Ce n’est pas philosopher que de raisonner ainsi, puisque c’est parler sans savoir ce que l’on dit ; et ce seroit folie de vouloir ajouter foi et de vouloir faire ajouter foi à de telles fictions : car enfin tout ce que l’on dit de ces sortes de substances spirituelles, et de leur prétendue puissance et volonté ne sont que des fictions et des imaginations, dont on n’a jamais vu aucun effet réel et véritable. 6°. Ces sortes de prétendues substances spirituelles qui n’ont ni corps, ni parties qui se puissent mouvoir n’ont sans doute aucune étendue ; si elles n’ont aucune étendue, elles sont donc réduites à des points imperceptibles, à des points mathématiques et même encore, si cela se peut, à quelque chose de plus petit que des points mathématiques. Or cela étant, quelle aparence qu’un être d’une si étrange petitesse puisse avoir créé la matière qui, est infiniment étendue. C’est assurément penser et dire des choses qui sont absolument ridicules et absurdes. Mais on dira qu’il y a un être incréé et souverainement toutpuissant, qui, quoiqu’il n’ait aucune étendue, ni [[tiret|aucu|nes}}